La gériatrie en débat.


Le 10-10-2017


Existant chez les pays voisins, la gériatrie est une spécialité devenue impérative en Algérie pour former des axillaires en mesure de prendre en charge les personnes âgées dans les meilleures conditions.
La prise en charge médicale des personnes âgées en Algérie a été, hier, au centre d'un séminaire qui s'est déroulé à l'hôtel Raya dans la commune de Tichy à Béjaïa. Organisé sous le haut patronage du président de la République par la Faculté de médecine de l'université de Béjaïa en collaboration avec l'association 3ème âge en Détresse «Ihcène» et l'Association de sauvegarde des jeunes de Béjaïa, cette manifestation a réuni plusieurs professeurs venus des quatre coins du pays, qui ont animé des conférences autour de la thématique «Gériatrie: auxiliaire de vie et formation».
Ce séminaire a également été rehaussé respectivement par la présence des épouses de l'ambassadeur de l'Equateur et celui de la Palestine. Souad Chikhi, présidente de l'association 3ème âge en détresse «Ihcène», s'est montrée particulièrement optimiste quant à la réussite de l'événement, qui, dira-t-elle, «porte sur un objectif que s'est assignée notre association, à savoir la création de la gériatrie et la formation des auxiliaires de vie». Souad Chikhi souhaite également le retour des l'assistance sociale, qui sera confiée comme auparavant aux collectivités locales (communes)et gérée par des femmes qui auront un accès facile aux domiciles pour établir des constats plus concrets». La société algérienne connaît une mutation profonde de sa structure sociale.
D'un type de société patriarcale, une atomisation de la cellule familiale traditionnelle (70% des familles algériennes sont de type nucléaire (parents et enfants uniquement), a engendré une fragilisation du réseau relationnel, a indiqué le professeur Arrada, mettant en exergue les difficultés dans la prise en charge de la population, économiquement fragilisée, en d'autres termes les personnes âgées. Ce constat démontre que le pays traverse une période de transition démographique et que la question du troisième âge commence à se poser avec plus d'acuité qu'auparavant, a-t-il encore estimé. Un individu atteint de vieillesse est une personne qui dépasse 65 ans. Pour les spécialistes, le 3ème âge se situe entre 65 et 75 ans pour les hommes et à 80 ans pour les femmes, représentant des retraités actifs et peu concernés par les problèmes de handicap et de fragilité.
Le 4e âge se définit, par opposition au 3e âge, par l'âge supérieur à 75 ans pour les hommes et plus de 80 ans pour les femmes. Ce sont des individus plus âgés, plus fragiles, concernés par la perte de l'autonomie. L'on s'interrogera par la suite dans quelles structures de santé il faut prendre en charge les personnes âgées? Un hôpital, un service ou une unité? «En Algérie tous les services médicaux font de la gériatrie, Il n'existe pas de service de gériatrie spécifique» souligne le professeur Arrada, constatant qu'il «y a peu d'établissements d'hébergement pour les personnes âgées dépendantes, exception faite d'une unité de gériatrie au service de médecine interne du CHU Mustapha. D'où l'impératif de donner des soins prodigués aux personnes âgées une priorité nationale, d'édifier une société pour tous les âges», d'élaborer des politiques qui permettent aux personnes âgées de mieux vivre, en leur permettant de bénéficier des meilleurs soins de santé, de jouir de leurs droits et de vivre dans la dignité et la sécurité».
Le docteur Kacher Mourad, gériatre à Paris, a pour sa part abordé la question de la prise en charge des personnes âgées à travers son expérience à l'étranger, regrettant qu'en Tunisie et ailleurs cette spécialité existe, mais pas en Algérie. Le professeur Tliba, doyen de la Faculté de médecine de Béjaïa a expliqué pourquoi les disciplines de la gériatrie et la gérontologie n'existent pas en Algérie. Rein et vieillesse, syndrome de chute et fracture de la hanche, cancer de la prostate, ont été d'autres conférences animées respectivement par les professeurs Rayane, Hamidani, Ould Larbi. La manifestation devrait sortir avec une série de recommandations consignées dans une charte dénommée «la charte de Béjaïa» qui sera remise aux parties concernées.

Auteur : A. Slimani
Source : L’Expression.
Bureau de l’Information, de la Communication et d’Audio-visuel du CHU de Bejaia.

Actu-Vidéo