Le CHU de Bejaïa a été créé par le décret exécutif n° 09-319 du 17 Chaoual 1430 correspondant au 6 octobre 2009 complétant la liste des centres hospitalo-universitaires annexée au décret exécutif n° 97-467 du 2 Chaabane 1418 correspondant au 23 décembre 1997 fixant les règles de création, d'organisation et de fonctionnement des centres hospitalo-universitaires.
La liste des centres hospitalo-universitaires annexée au décret exécutif n°97- 467 du 2 chaabane 1418 correspondant au 2 décembre 1997 susvisé est complétée comme suit :
L’analyse des sources biobibliographiques permet d’avoir une idée précise des activités médicales à Bejaia à l’époque médiévale (Xe_ XVe siècle).Ainsi, selon R. Brunschvig, la doctrine médicale de ce temps attachait une grande importance aux éléments physiques fondamentaux et aux propriétés des aliments. Elle avait élaboré une diététique savante, mais fondée sur la théorie plus que sue l’observation. Le diagnostic continuait souvent a s’établir par le procédé classique de l’uroscopie. La thérapeutique, tout en recourant volontiers à la petite chirurgie, faisait grand cas des simples et de toute la pharmacopée galénique. Mais surtout, il ne faut pas perdre de vue qu’a coté de la médecine, en quelque sorte officielle et à prétention scientifique héritée des Grecs et perfectionnée sous l’islam, subsistait dans les compagnes plus encore qu’a la ville, une médecine populaire qui employait largement, elle aussi les simples, mais qui ne dédaignait pas – pour les hommes comme pour les bêtes- les procédés magique les plus variés.
La médecine, mis-science mi- art, va continuer à être pratiqué bien après la décadence générale et brusque des activités scientifiques au XIVe siècle, à cause surtout de son caractère pratique.
Elle était cultivée par des Ulémas distingués. Des médecins d’une certaine notoriété se rencontraient dans l’entourage des princes et des vizirs. Certes, des témoignages indiquent une baisse du niveau au début du XIVe siècle, mais comme le souligne Robert Brunschvig, « Quelques faibles qu’aient été, sous les Hafsides, les progrès de la médecine « arabe » , il faut reconnaitre que le stade auquel celle –ci était parvenue n’était pas dépassé encore en Europe . Vrai ou faux, le récit qui montre al-Mustansir sollicité d’envoyer un médecin au Roi de Sicile illustre même la supériorité qui subsistait au XIIIe siècle du coté musulman .L’Ifriqiya prolongeait de la sorte, dans la transmission de la pensée médiévale musulmane a l’occident chrétien, le rôle qu’elle avait déjà rempli, deux cents ans plus tôt, lorsque Constantin de Carthage était allé rénover l’école de Salerne par son enseignement ».
Ibn Khaldoun, qui avait été Hadjeb (premier ministre) a Bejaia vers 1365-1366, a consacré dans sa muqqadima, un chapitre a la médecine « Cette science a pour objet le corps humain, sous le point de vue de la maladie et de la santé. Ceux qui la cultivent s’efforcent de préserver la santé et de guérir les maladies au moyen de remèdes et d’aliment ; mais ils doivent connaitre auparavant les maladies particulières a chaque partie du corps, les causes de ces maladies et les remèdes qu’il convient d’employer pour chacune d’elles. Pour juger d’un remède, il faut en connaitre la nature et les propriétés ; pour connaitre une maladie ; il faut en juger d’après les indices offerts par la couleur de la peau, par la surabondance des humeurs et par le battement du pouls, symptômes qui font reconnaitre que la maladie est arrivée a sa maturité et qu’elle est susceptible ou non susceptible d’un traitement thérapeutique. Dans le traitement qu’on emploie alors, on tache de seconder les forces de la nature ; car la nature préside aux deux états, celui de la santé et celui de la maladie ;aussi le médecin doit-il se borner a l’imiter et a la seconder dans une certaine mesure, en ayant égard a la nature de la maladie qu’il doit traiter , a la saison (de l’année) et a l’âge(du malade) » Soulignons enfin qu’al-Gubrini a porté un jugement très critique sur la pratique de la médecine a Bougie a cette époque.il affirme notamment « La médecine est la discipline qui est la plus menacée de disparition dans notre pays, car elle est pratiquée par n’importe qui et que soit son statut ».
Plusieurs événements célèbres témoignent du rôle éminent joué par plusieurs villes du Maghreb en tant que centre d’influence et d’échange dans le domaine de la médecine et de ses disciplines annexes. C’est le cas par exemple de Kairouan avec Ibn –Al Djazzar (Xe siècle), Marrakech avec Ibn Rushd (XIIIe siècle) ou bien Bougie avec Ibn Andras (XIIIe siècle).
Cet article analyse les sources biobibliographiques et présente une synthèse des témoignages connus sur les activités médicales au Maghreb. Nous nous penchons sur les cas de Bougie, de l’époque médiévale au XIXe siècle. Nous tenons de cerner le niveau atteint en médecine, en botanique et en pharmacopée. En particulier, nous mettons en évidence des noms sur lesquels ne s’est pas encore focalisée l’attention des spécialistes de l’histoire des sciences et proposons un certain nombre de pistes de réflexion et de travail qui permettront de mieux cerner le contenu des disciplines étudiées et pratiqués.
La civilisation des Pays de l’Islam a prédominé du VII e siècle sur une aire géographique allant de l’Inde à l’Espagne et comprenant tout le nord de l’Afrique et la Sicile. Le développement des activités scientifiques s’appuiera sur de multiples traductions : deux essentielles, la grecque et l’indienne, deux de moindre importance, la persane et la babylonienne.
La médecine savante des pays de l’Islam a puisé essentiellement dans l’héritage de Galien et d’Hippocrate, même si certains apports persans et indiens ne sont pas à négliger. Par son enseignement, par sa production et par le statut de ses promoteurs, elle s’est rapidement distinguée de la médecine traditionnelle, qui a continué a avoir cour dans les couches moins favorisées de la société. Sans attendre la fin de la période de traduction, une nouvelle génération de médecins, s’exprimant en arabe, s’installe aux cotés des praticiens persans et syriaques qui tenaient alors le haut du pavé.
Dans la classification grecque ; la médecine faisait partie de la physique. A la période musulmane, cette dernière verra la dissociation de la médecine et de ses différentes branches (anatomie, physiologie, pharmacopée), la botanique, l’alchimie…
La première thèse de Doctorat en médecine relative à Bejaia a été soutenue a la faculté de Médecine de Paris le 20 Janvier 1855. Elle concerne un " essai de topographie médicale sur la ville de Bougie et le pays Kabyle limitrophe". Son auteur, le Dr Jules-René Anselin, était chirurgien militaire à l’hôtel impérial des invalides. De 1852 à 1854, il fut chargé du service de santé des troupes de la garnison dans les camps et dans la place de Bougie.
Dans cette thèse, le Dr Anselin a tenté de faire l’histoire hygiénique et médicale de Bejaia et sa région durant les vingt premières années de la colonisation. Après un aperçu historique (basé sur le travail d’Ernest Carette), il décrit en détail le mode de vie, les mœurs et coutumes, la gastronomie… des populations kabyles. Il fait un constat de l’état de la médecine traditionnelle a cette époque : "l’état des sciences médicales est déplorable dans ce pays. Tous les indigènes qui nous consultaient nous déclaraient n’avoir pas de Tebib. Il parait pourtant qu’ils en ont, mais tous sont fort ignorants"(page 63).
C’est quoi le Dr Anselin estime que "la médecine française sera un puissant moyen de civilisation "
Il fait ensuite le constat suivant : Débarqués en Algérie, nous devons dire qu’en toutes choses, sur la terre d’Afrique, nous demeurons trop Européens…si l’on s’est occupé d’étudier les mœurs, les habitudes, la manière de vivre des indigènes, il semble jusqu’ici que ce soit par pure curiosité ; car nous ne leur avons guère emprunté de ces habitudes que le climat nous commande comme a eux, sauf des concessions a faire a notre manière d’être antérieure et a nos besoins différents de leurs. Nous ne voulons pas dire qu’en Kabylie les Français doivent devenir Kabyles ; mais nous pensons qu’il se trouverait bien mieux a obéir aux exigences du climat et que, pour y satisfaire, la manière de vivre des habitants du pays pourrait en certains points lui servir de guide."
Les recherches sur les activités à Bejaia dans le domaine des sciences médicales sont encore au stade embryonnaire. Cependant, l’analyse des informations disponibles sur l’état de l’art permet d’avoir une idée précise sur la pratique de la médecine et les soi ns prodigués aux malades. De même , il est possible de cerner les méthodes et les démarches d’enseignement, ainsi que la production dans le domaine de la médecine dans la Bejaia des XIIe-XVe siècles.
La fondation de l’hôpital de Bougie, remonte à l’année 1892. Puisque la ville de Bougie n’était desservie au point de vue hospitalier, que par une infirmerie fondée en 1810, et installée dans un immeuble de la ville, derrière l’église, c'est-à-dire mal construit nullement destiné a l’usage annuel il servait et dans lequel les principes à hygiène les plus élémentaires ne pouvait même pas être observé. Quand une Bougeotte charitable, Madame veuve TRONCY, dont toute la vie n’a été qu’un dévouement sans bornes déshérite, eut la généreuse, terrain avec une maison, en 1877 se faire donation a l’état d’un terrain avec une maison qu’elle possédait sur la place au train. Cet immeuble évalué tout d’abord 20.000 francs par les experts fut vendu aux enchères publiques 1889 pour la somme de 40.200 francs
M Valleix, architecte avait dressé les plans dés 1884, mis en organisation, le 4 décembre 1888. En 1897 fut décidée, à la suite d’une épidémie de typhus exanthématique qui fit de nombreuses victimes, surtout dans la population musulmane, la construction d’un pavillon spécial et isolé, destiné aux épidémiques. Ce pavillon été composé de 20 lits pour hommes et 10 lits pour femmes.
En 1902 les 2 derniers pavillons de malades prévus au projet primitif, un d’hommes et un de femmes. Furent mis en adjudication et construits.
Le laps de temps, qui s’écoula entre la donation, 1877 et celle de la mise en vente du terrain, 1889, provient de ce que l’immeuble ne pouvant, par sa position trop central et son exigüité être affecté a la création d’un hôpital, force avait été à la commission de surveillance de l’établissement de rechercher un emplacement sur lequel pouvaient être édifié du nouveau bâtiment. Ce ne fut que le 10 juillet 1888, que la commission fut mise en position de ce terrain et les travaux de constructions de nouveau hôpital général, dont l’ensemble s’élève à la somme de 225 .000 francs.
À l’époque, L’hôpital civil de Bougie est un établissement colonial, relevant au gouvernement général et administré par une commission de sept membres. Le personnel se compose d’un Directeur Économe, d’un receveur, d’un commis de cinq Sœurs hospitalières de l’ordre de la doctrine chrétienne (dont le siège est à Nancy) et enfin de sept employés tant infirmiers, infirmières, d’un agent de service. Le service médical est assuré par deux médecins traitants : M. M les Docteurs FERRUSET et LEGRAIN. Ce dernier est l’auteur d’études très appréciées sur les fièvres intermittentes, si nombreuses dans la contrée a la fin de l’été. Le service de chirurgie a été doté, grâce aux largesses au gouvernement général, d’une salle d’opérations comprenant tous les perfectionnements modernes.
Les populations Kabyles de la région de Bougie (Soummam, Akbou, Oued Marca), on comprit les bienfaits résultant de la création de établissement, car ils venaient de plus en plus nombreux et sans répugnance aucune, chercher prés de nos médecins et chirurgiens.
En 1927 et 1928, Des travaux d’entretien et de réfection de peinture et badigeons des bâtiments existants ont été entrepris, ce projet qui a reçu l’agrément de l’administration supérieure, comprend notamment la construction d’une maternité, d’un pavillon de chirurgie hommes, d’un pavillon pour les femmes ; le déplacement de la buanderie ; la reconstruction des cabanons des aliénés sur un emplacement plus approprié ; la construction d’un mur de clôture dans la partie nord de l’établissement. Enfin en prévision du transfert des malades militaires à l’hôpital civil, une bande de terrain de 1883m2 a été acquise par l’hôpital en vue de l’édification éventuelle de pavillons destinés à recevoir les militaires. Les pavillons existants à cette ère, permettent actuellement de recevoir 180 malades, dont les services généraux comprenaient l’économat, la pharmacie et la lingerie, tandis que Le corps médical été composé de deux médecins qui ont servis en même temps les services de médecines et de chirurgie courante, enfin le personnel religieux été ainsi composé de sept 7 religieuses dont une supérieure de la communauté, 3 religieuses infirmières major, une sœur affectait à la pharmacie et une à la buanderie, la 7eme religieuse âgée de 84 ans été à l’état de reposante.