Entretien avec le quotidien National El- Watan


Le 28-10-2015

Malek Danoune. DG du CHU de Béjaïa
«Bientôt les greffes rénales et de la cornée»

- Le CHU de Béjaïa a été primé tout récemment. Que signifie cette distinction ?
La distinction en or consentie par le Bureau international du développement ( World Quality Commitment) est la consécration méritée d’un travail d’équipe, soutenue par sa tutelle, le MSPRH, et le travail de qualité fourni à tous les niveaux depuis l’ouvrier spécialisé, technicien de sol, jusqu’au Professeur chef de service. Nous allons recevoir le prix le 24 de ce mois à Paris, au Palais des Congrès. Nous avons été classés deuxième établissement derrière un établissement privé du Qatar.
- C’est le premier prix du genre pour un établissement de santé algérien ?
Oui, c’est le premier.
- Quel sont les critères pris en compte ?
On se base sur la qualité de la gestion de tous les jours, par exemple les requêtes auxquelles il faut répondre dans les délais, la gestion des dossiers, …. Il s’agit de la gestion de la qualité d’une façon générale, mais ce sont surtout les performances faites par un établissement en un délai court. Nous avons transformé l’offre de soins en l’espace de deux ans et demi. La pédiatrie qui était prise en charge par des médecins généralistes, expérimentés, est actuellement prise en charge totalement par des pédiatres, dont des professeurs.
D’autres spécialités ont été créées, comme les explorations électro-neurophysiologiques qui se font actuellement et les malades ne vont plus à Alger. Il y a le projet des greffes que nous allons démarrer tous azimuts. Nous sommes aussi en phase finale pour démarrer le dossier électronique du malade, désormais dès que le malade arrive aux urgences les renseignements qui le concernent sont saisis sur une base de données. C’est une gestion moderne de l’établissement.
- Restons dans les prix. Vous envisagez de créer un prix distinctif pour le personnel du CHU. En quoi consiste-t-il ?
Pour donner l’esprit d’appartenance aux travailleurs et les motiver, nous allons donc élire les meilleurs dans tous les domaines et nous organiserons pour cela une grande fête en décembre. Nous allons prendre par exemple le meilleur dans l’hygiène, le meilleur surveillant, la meilleure sage-femme, …. Toutes les catégories sont concernées, et ce, jusqu’aux spécialistes et professeurs. Les critères ce sont eux qui vont les établir et il y aura un vote.
- Justement puisque vous avez parlé de greffes, on attend du CHU qu’il prenne en charge certaines greffes, dont celle rénale. Quand cela serait-il possible ?
On a pris l’engagement devant le ministre de démarrer le premier semestre 2016. Nous avons déjà une équipe qui est sur place et qui sera renforcée par une autre équipe du Dr. Saoui, qui est animateur à l’hôpital Mustapha Bacha.
Mustapha dispose de deux équipes, et l’une d’elle souhaite démarrer à Béjaïa dont les malades sont obligés d’aller soit à Tizi Ouzou, soit à Mustapha. La greffe de la cornée démarrera bientôt, nous avons une réunion dimanche avec l’équipe d’ophtalmologie pour arrêter un programme, commander des greffons pour démarrer le premier semestre 2016. Et enfin, les implants cochléaires qui seront faits en ORL aussi.
- Est-ce à dire qu’on s’attend à un renfort de spécialistes ?
Tout à fait. Le Professeur Nehal, pneumo-phtisiologue du CHU de Rouiba va certainement rejoindre Béjaïa. Le 13 du mois prochain, le pacte sera conclu. Le Professeur Kara, qui a quitté Béjaïa en raison de l’indisponibilité d’un logement de fonction revient à de meilleurs sentiments depuis que M. le wali a débloqué la situation pendante des 12 logements acquis par l’APW pour le compte des Professeurs chefs de service du CHUB.
Si l’on ajoute les pourparlers très avancés avec d’autres compétences nationales jeunes disciplinées et engagées, dans différentes disciplines (chirurgie de transplantation, imagerie, psychiatrie...) on peut avancer sans risque de se tromper que l’avenir médical et scientifique de la ville est assuré. Pour la chirurgie thoracique, par exemple, une équipe a souhaité venir et démarrer cette spécialité à Béjaïa.
Je suis chirurgien vasculaire et je n’arrive pas à exercer jusqu’à présent parce qu’il n’y a pas de service, mais avec la nouvelle structure, il y aura le service de chirurgie vasculaire et celui de chirurgie thoracique. Si on acquiert des équipements, on pourra même aller à la chirurgie cardiaque. Il y a deux éléments de l’équipe du Pr. Chaouche qui souhaitent venir aussi à Béjaïa et on pourra lancer inchallah cette spécialité.
- C’est en voie de concrétisation ou juste un vœu ?
Ils ont pris leurs documents de mutation, je les rencontrerai le 2 novembre. Avant décembre, ils seront des nôtres.
- Une nouvelle structure a été dégagée à Sidi Ali Lebhar au profit du CHU. A quoi servira-t-elle ?
Elle servira à créer les services que nous n’avons pas créés à ce jour, c’est-à-dire le service de rééducation, probablement le service de médecine qui sera géré par le Pr. Bouali et un autre par Mme la professeur Bouali. Nous pensons aussi à une partie de la maternité. Nous allons nous déplacer avec le Conseil consultatif et voir sur place quelles seront les possibilités. Pourquoi pas un service des urgences. C’est un bâtiment de l’OPGI qui était destiné à un marché de proximité. On le modifiera en fonction des orientations du Conseil consultatif.
Entretien Réalisé par Kamel Medjdoub. le 20.10.15

Bureau de l’Information, de la Communication et de l’Audio-Visuel du CHU de Bejaia.

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