Les Grossesses à haut risque au cœur de débat.


Le 06-11-2017

Dans le cadre de la formation locale continue, le centre hospitalo-universitaire de Béjaïa a organisé, avant-hier, une journée de formation sur les grossesses à haut risque au niveau de l’hôtel Les Hammadites de Tichy. Devant une assistance composée de sages-femmes, de médecins généralistes et de médecins réanimateurs, les communicants ont développé des thèmes relatifs aux maladies chroniques et la grossesse et aux autres menaces liées à l’accouchement. Les docteurs Idres et Bellouz ont ouvert le bal avec des conférences sur la grossesse et le diabète et celle-ci avec l’hypertension artérielle. Du coma acidocétosique au traitement par photo-coagulation, en passant par l’interruption de grossesse ou autoriser la grossesse sous haute surveillance, tout a été expliqué. En intervenant lors des débats, le professeur Barkat, modérateur de cette journée, dira que la mutation sociétale en Algérie a fait qu’il y a un mariage tardif qui se traduit par des grossesses limitées, ce qui ne fut pas le cas dans un passé récent. Leur succédant, le docteur Galleze dissertera autour de la menace d’accouchement prématuré, laquelle peut intervenir entre 22 et 37 semaines, en faisant part des étiologies et des facteurs de risque. Les causes placentaires et infectieuses sont mises en exergue. Dans tous les cas, l’orateur préconisera l’hospitalisation et le repos. La deuxième communication consécutive que le même docteur donnera se rapporte à la rupture prématurée des membranes. Celui-ci dira que 2 à 3% des grossesses se compliquent par la rupture prématurée des membranes, c'est-à-dire par la rupture de la poche des eaux avant tout travail. Les étiologies et les conséquences ont également fait l’objet d’un passage dans les explications du docteur. Ce qui peut provoquer un accouchement prématuré et les mesures à prendre lors de cette menace sont des points qui ont été au centre des débats qui suivirent les conférences. Approché, Atmane Mehdi, sous-directeur de la formation et responsable de la communication, dira que l’objectif de cette rencontre c’est de former les sages-femmes à l’utilisation de nouvelles techniques d’exploration et de dépistage destinées aux parturientes, principalement aux femmes qui présentent des grossesses à haut risque, car ces dernières font l’objet d’une prise en charge particulière pour éviter d’éventuelles complications. Il soulignera qu’il entend par grossesses à haut risque celles des femmes présentant des maladies chroniques. La suite des communications présentées a été l’œuvre des docteurs Benallouache et Boudjenah qui se sont étalés sur la grossesse prolongée et la thrombopénie et la grossesse. La thrombopénie, qui est très fréquente, est liée à la réduction de plaquettes et elle est accentuée, affirmera l’orateur, par les grossesses multiples. Les mécanismes, les facteurs et la conduite à tenir devant une thrombopénie ont été détaillés. Ces communications ont été présentées dans le cadre de la séance réservée à la grossesse à haut risque, alors que lors de la deuxième séance dédiée à la surveillance du travail, il y a eu cinq autres brèves communications. Les docteurs Hessad, Hami, Bellouz et le professeur Ahmane ont développé des thèmes ayant trait au programme, au déclenchement artificiel du travail, au rythme cardiaque fœtal, à l’utérus cicatriciel et à la réanimation du nouveau né. En l’espace d’une demi-journée, assez chargée quand même, les présents, majoritairement de sexe féminin, ont augmenté leurs connaissances en la matière. Il est utile de rappeler que la maternité de Targa Ouzemmour, relevant du CHU de Béjaïa, reçoit entre 10 000 et 12 000 parturientes annuellement pour une capacité de 64 lits. Comme le soulignera le sous-directeur de la formation, Atmane Mehdi, seule son extension (projet qui est en cours), parviendra à soulager et le CHU et les hôpitaux de la périphérie.

Source : La Dépèche de Kabylie
Auteur : A. Gana.

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